Pour mener à bien ses expérimentations le CREABio dispose de la ferme de La Hourre, exploitation appartenant à la Fondation Ludovic Lapeyrère et dont le lycée agricole d’Auch-Beaulieu assure le fermage. La ferme est située sur la commune d’Auch, les parcelles s’étendent sur un système de coteaux présentant des pentes moyennes à fortes, ainsi que des parcelles de vallées alluviales et colluviales. Les sols appartiennent à la classe des terreforts argilo-calcaire, les différences entre sols proviennent en grande partie de leurs épaisseurs, de leurs teneurs en éléments grossiers et de la présence d’horizons plus argileux en profondeur.
Avant de mettre en place ses essais, le CREABio en partenariat avec l’INRAE Toulouse a coordonné la caractérisation du site qui s’est déroulée comme suit : réalisation de photos aériennes (visible, proche infra-rouge et infra-rouge) après une période de pluie pour observer les grandes hétérogénéités de sol, puis réalisation d’une étude pédologique réalisée par le laboratoire agronomique de la Compagnie d’Aménagements des Coteaux de Gascogne (CACG), la caractérisation fut également réalisée via le suivi d’une culture de tournesol (suivi de la biomasse produite et des quantités d’éléments minéraux absorbés) mise en place durant l’été 2000.
La ferme de La Hourre est entrée en conversion à l’AB en octobre 1999, la conversion a duré deux années, les semis de 2001 et la récolte de 2002 furent les premières cultures certifiées en AB.
Le CREABio a fait le choix de travailler sur une ferme expérimentale, et non pas sur une station expérimentale, ainsi la ferme doit être viable économiquement. Les travaux agricoles sur la ferme sont réalisés par l’équipe du Lycée Agricole, le CREABio intervient pour la mise en place et le suivi des essais.
Dans un premier temps le travail fut de définir les rotations à mettre en place. De par l’absence d’irrigation sur le site, deux grandes rotations furent mises en place à partir de 2001 sur la partie vallée et la partie côteaux.
La partie vallée est composée de deux parcelles plates et assez profondes LH7 et LH8 qui peuvent accueillir la culture du soja en pluviales. N’ayant que deux parcelles pouvant accueillir le soja, culture présentant une marge élevé en AB, il fut décidé de mettre en place sur ces deux parcelles une rotation courte alternant blé tendre d’hiver et soja. Sur la partie coteaux une rotation plus longue est mise en place. Il n’existe pas vraiment de rotation prédéfinie, l’assolement est revu chaque année en tenant compte de facteurs économiques (besoin du marché) et de facteurs agronomiques. Pour ces derniers il existe deux grandes règles de décision : l’alternance des périodes de semis (semis d’automne, d’hiver et de printemps), la nécessité de semer une culture n’appartenant pas à la famille de légumineuses après un précédent légumineuses (culture de vente ou engrais verts).
Certaines substitutions d’espèces peuvent avoir lieu selon les contraintes rencontrées notamment dans le but de gérer l’enherbement : utilisation de l’orge d’hiver bien couvrante en substitution d’un blé en cas de risque de développement de moutarde important, mise en place d’un sarrasin pouvant se semer tardivement pour augmenter la réalisation des faux semis et/ou la lutte contre les vivaces … Les substitutions peuvent également se faire en cas d’impossibilité de semer à la bonne date en lien avec la météorologie : substitution de la féverole d’hiver par un pois de printemps, ou d’une céréale d’hiver par une céréale de printemps …
En 2013, un diagnostic de la ferme fut réalisé par Pascale Metais dans le cadre de son mémoire de fin d’étude ingénieur co-encadré par le CREABio et l’UMR AGIR de l’INRAE Toulouse, et des propositions d’amélioration du système de culture en lien avec les techniques de l’agroécologie furent proposées. Depuis, la ferme se compose de trois systèmes différents : les parcelles de vallées et les parcelles de coteaux elles-mêmes subdivisées selon le risque d’aléas érosifs. Présentation de l'ITAB.
La ferme de La Hourre permet à la fois de réaliser une approche à l’échelle des trois systèmes de culture étudiés (vallée, coteaux avec et sans risque érosif), ainsi que la mise en place d’expérimentations analytiques consacrés diiférentes thématiques : criblage variétal, choix des couverts végétaux, itinéraires techniques de lutte contre les adventices …
Les principales étapes depuis 1999 ayant conduit au site actuel de La Hourre sont les suivantes :